Published by Michel Giliberti - … - Photos et poésie.
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© Michel Giliberti
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C’est ici, sur tes lèvres, que l’eau donnait la soif
Et par là, dans mes yeux, la blessure d’un été.
C’est de toi que naissaient tant de contes
Et déjà, l’âme grise de mes fables.
Il te fallait si peu pour récolter beaucoup...
Être à temps chaque nuit quand tant d’autres tardaient
À tort, chaque jour quand chacun raisonnait
Vivre ailleurs s’il fallait être là
Vivre l’autre avant de vivre soi.
Il me fallait beaucoup pour te saisir un peu...
La jeunesse, terreau vif sous les reides qui croissent
Son sang neuf, sans souci, qui se barre par un drain
Blanche, la sève, héroïne de nos siestes
Noire, la Parque qui s’invite, discrète
Il nous faudrait si peu, mais nous avons tant eu.
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La lumière, sur ton visage, palpitait comme celle des fougères dans les forêts profondes.
Tes yeux, élytres de méloé, miroitaient dans l’éclairage vert des halogènes.
Ta bouche brulante comme une liqueur d’anis donnait envie de tout piller, tout saccager et mettre fin à l’or de ce vert incandescent qui, comme la tache de jade à l’œil de la sarcelle, focalisait toute l’attention sur ton regard.
Alors, préférant le cyan aux sentiments, je décidai de fuir l’excès si vert de mes désirs sous cantharide et comme une malheureuse cétoine dans le ciel bleu, je me contentai de quelques roses sauvages dont l'absinthe des tiges ne parvint pas à m'ennivrer.
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