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Le blog de Michel Giliberti

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photos et poesie.

abdoul-cigarette-3Quand les roses finirent par ne plus rien sentir et que, derrière les grilles, la rue devint une tache abstraite…
Quand le souffle vital vint de sa cigarette et que le silence s’installa à deux brins de tabac...

Abdoul-cigarette-2Nulle envie d’un coin non-fumeurs...
Non, juste celle d’absorber le brouillard bleuté qui sortait de sa gorge et agaçait mes yeux.
Abdoul-cigaretteJuste cette nourriture en lisière de ses lèvres et au terme de ses doigts.

Je publie de nouveau ce petit post mais avec une meilleure qualité des photos. (meilleur scan)

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  • L'oiseau

Tu ne t’es jamais envolé
Mon air
Pas même une fois pollué.


Tu t’es protégé des trous noirs
Mon air
Adepte des cris en parloirs.


Même si s’infecte ta blessure
Mon air
Je ne peux rien à ta torture.


Va donc crever sur d’autres sables
Mon air
Que je goûte à l’irréparable.

© Giliberti

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elie-dans-le-noir

Un effluve d’encens
Ou peut-être un parfum
Lourd et âcre, à l’entrée de la nuit.
Le vieux singe s’endort
Au raphia du panier
Puces et rêves à ses poils mêlés.
Sous le bronze de la cloche
Le battant s’assoupit
Il est l’heure d’une laine sur l’épaule.
Tu me dis qu’il faudrait
Un piano et des notes
Tu divagues, je souris et j’acquiesce.
L’Izarra de tes yeux
Dans ce cuivre d’automne
Me réchauffe le sang.
J’aimerais un pays
Beau comme ton regard
Où le temps n’a pas lieu et corrige les maux.

© Giliberti

elie-dans-le-noir-2

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jardin-b-17J’ai beau être un enfant de la Méditerranée et me délecter des jardins du sud, j’aime aussi ceux de toutes terres et bien évidemment, le mien en Haute-Normandie.
Je l'aime jusqu’à ses herbes injustement qualifiées de mauvaises et qui habillent si bien ses espaces sauvages et permettent ainsi un écho système. Les petites fleurs qui en naissent sont une providence pour les papillons. Les autres, celles que j’ai choisies et plantées sont une satisfaction pour ma contemplation.

jardin-b-23J’ai commencé à le créer, voilà plus de vingt ans. J’y suis très attaché. Chaque recoin est le fruit d’un effort ; chaque recoin est un souvenir. Où que je me trouve,  je les entends me parler.

jardin-b-32.jpgLes jardins sont des lieux uniques. Aucun d’eux ne ressemble à un autre, même si tous récoltent des poésies communes, des attentes similaires. C’est pour cela qu’entre « jardiniers », nous nous visitons et nous partageons souvent des petits secrets, des histoires, à la fois naïves et vitales, qui de saison en saison, croissent tout autant que nos plantations. 

jardin-b-21

Les détails d’un jardin qui s’éveille ou s’endort sollicitent souvent mon regard, aussi je les photographie, bien que ce soit inutile dans le fond, la mémoire est le meilleur des albums souvenirs.

jardin-b-19Il faut savoir qu'un jardin, avec le temps, devient une continuité de vous, une passion absolue, au point de ne penser qu'à lui, au point d'hésiter à prendre des vacances au printemps ou au début de l'été, sachant que c'est dans ces périodes qu'il va vous éblouir et vous récompenser de vos efforts.

jardin-b-14Si pendant des années, amoureux d’une certaine harmonie de tons, j’ai privilégié les buissons à fleurs blanches, thé ou jaune paille, depuis deux ans, j’aime éparpiller des couleurs plus soutenues qui embrasent cet écrin vert et soulignent ses coins d’ombre.

jardin-b-2

Je pourrais écrire sur chacune des espèces de fleurs qui vivent au jardin, mais ce serait fastidieux, aussi, je survole le sujet en mettant en avant certaines, plus présentes en ce début de juillet.jardin-b-28Quoi de plus émouvant qu'un rayon de soleil dans l’ouverture d’une hémérocalle...

jardin-b-25... la transparence d’une feuille et de sa fleur dans les rayons du soleil.

jardin-b-9 Et la fragilité des roses ! Leurs fragrances ! La moindre gouttelette de rosée sur leurs pétales, le moindre insecte qui volette au-dessus de leurs coroles... et c'est un petit spectacle.

jardin-b-10

... l'émergence des fleurs d'hidrangéa snowflakes (le plus beau des hydrangées) qui formeront au fil des jours des grappes énormes qui pendront comme de phénoménales grappes de raisin...

jardin-b-16Plus légères, les hautes herbes se fraient un chemin au milieu des galets...

jardin-b-37... et finiront par les recouvrir. Mais c'est aussi cela un jardin... une permanente recomposition.

jardin-b-4

Comme ces pierres, autrefois isolées au centre d'une composition, et qui finiraient comme le temple d'Angkor si je ne surveillais pas la progression des plantations tout autour, ce que je n'ai pas fait avec les bambous, désormais seuls colonisateurs du jardin.

jardin-b-8

Bientôt ce seront les hémérocalles qui s'étendront de toute part, mais comment leur résister ?

jardin-b-27Deux buissons taillés comme des gros bonzaïs. Cette taille permet à l'espace et à la lumière de reprendre ses droits.

jardin-b-31Quelques vrais bonzaïs aussi, bien sûr, dont cet érable japonais, prune, sur le gris de l'ardoise.

jardin-b-13Les indispensables herbes aromatiques que côtoient les fleurs...

jardin-b-38

... et pour avoir une approche toute tunisienne, quelques plantes succulentes pour le voyage intérieur.jardin-b40

À côté d'une Ammonite, quelques pierres de l'Inchkeul, un parc naturel près de Bizerte, un de mes endroits favoris en Tunisie...jardin-b-45

... la vieille roue du puits devenue sculpture dans un trou d'ombre sous le prunus et entourée de quelques rakus de Jean-Charles, autant de turions de céramique.

jardin-b-33

Les animaux sont au rendez-vous tous les jours, chats, poules (mais oui), rongeurs, insectes et tant d’oiseaux.

jardin-b-35Comme cette tourterelle qui se repose régulièrement sur le pied de la table du jardin.

jardin-b-15 Le coin farniente... indispensable après le jardinage...

jardin-b-5

... sans oublier le coin-repas, en été...

jardin-b-12Puis, quand au milieu de cet espace adapté à mes aspirations de sagesse, d’introspection et d’amour absolu, vous recevez un ami tel que l’acteur Salim kéchiouche en toute décontraction, ce jardin ne devient-il pas le décor d’un film? D’un Éden de théâtre ?

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fougeres-b

Lorsque j’étais à l’école maternelle, à Ferryville, en Tunisie, ma maitresse s’appelait madame Fougère… Ce nom me plaisait beaucoup, il me transportait de plaisir et me donnait matière à rêver. Un jour cette maitresse demanda à maman que je lui fasse des dessins « rien que pour elle ». Je me suis exécuté illico (ma première commande en quelque sorte).
Tout ça pour vous dire que depuis cette époque bénie de l’enfance, j’aime toujours ce nom de sous-bois, ce nom de « Fougère ». Le plus amusant, c’est que les fougères poussent naturellement de toute part dans mon jardin. Je les laisse faire et ne les contrôle pas ; je cours même en acheter d’autres, plus rares, qui palpitent avec elles dans les coins ombrageux sous les cèdres qui rendent la terre acide et noire. Vous voyez, aujourd’hui, j’ai plein de maitresses.

 

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jardin-au-petit-matinTôt, ce matin. Après une courte nuit, le coeur du jardin se réveille. Le mien aussi

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moez-rocher-b  C’est au bleu mauve des matins nus
Quand ta peau sombre buvait le ciel
Que tes langueurs de souverain
Mordaient l’esprit du vieux lion.
Tes notes lourdes
Sourdes ou sottes
Peuplaient ma tête
Comme l’or pâle des pâles orgues
Des cathédrales de mon enfance.
 
Maux et morsures
Censure des mots.
 
J’aimais pourtant ce grand voyage
Entre sourire et rire aurore.

© Giliberti

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Elie-2

Je me tais, vous embrasse et me sauve.
Votre peau n’a qu’à mieux se tenir sous l’orage des chambres.
Mes sirènes ont bien trop ameuté vos forêts et aux festins de l’aube, je préfère le jeûne des nuits.
Les faubourgs m’attendent et avec eux, le souffle gris des voitures et la peau jaune des passants… Tout, plutôt que la verveine de vos yeux et le poison de votre bouche.

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F-E-D--2  Il est des hommes doués
Comme autant de printemps
Qui se taisent et se terrent
Puis s’exhalent en secret.
Ceux-là mêmes qui refusent
Le soleil des mots pleins
Les eaux fortes des sens
Le verbe qui les sacre.

© Giliberti

 

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Florian-fauteuil-

  • Un regard comme une eau pure
    Comme une pluie dans le désert
    Un regard qui d’aventure
        S’ouvre aux voyages sans repères
    Un regard comme une escorte
      Comme une ellipse à votre ennui
    Un regard qui d'une eau-forte
      Scelle à l’acide tous vos croquis.

    © Giliberti

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