

Published by Michel Giliberti - … - Photos et poésie.
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Le soleil était au zénith et l’odeur des résineux emplissait la forêt.
Le bruit des insectes triturait le silence jaune et par delà l'émotion d’être avec toi, mes yeux restaient attentifs à toute chose.
Nos pas étaient lents et je me disais, à percer les sentiers argentés, que le monde entier devrait connaître, au moins une fois, de tels instants.
Toi, toujours là, fidèle, dans l’air chaud de juillet, tu t'amusais de mes émerveillements enfantins, de mes émotions juvéniles et tu souriais en écartant les branches basses sur mon passage.
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Le jardin est encore beau.
Les rouges de l’automne et l’odeur des feuilles mortes lui donnent un charme silencieux qui me conte les histoires d'enfance que ma mère savait si bien distiller ; des histoires où la cheminée avait sa place dans la symbolique hivernale de sa Corse natale, où la soupe brûlante, les châtaignes, le jambon qui séchait au grenier parfumaient mon imaginaire ;
où les créatures étranges, le diable, le loup, les brebis égarées faisaient me mordre les lèvres.
Toutes ces choses vécues au travers des paroles savoureuses de ma mère, mon jardin me donne à les réinterpréter, le temps de mon passage sur terre, puis, infidèle et magnifique comme tous les amants, il deviendra le jardin d’un autre et l'inspirera à son tour.
Pour l’instant, je contemple ses rouges d’érables, ses jaunes puissants et je respire sa force bienfaisante.
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L’eau des jardins et puis le gris d’hiver
Qui savaient dire en plein été
Que chaque chose a une fin.
Dans tes yeux
L’insomnie bleue de toutes nos nuits blanches
Quand le silence après l’amour
Faisait plus de bruit qu’une armée.
Dans tes yeux
L’eau de mes larmes s’y serait bien noyée
Si le grand désert dans ton cœur
Ne m’avait pas tant desséché.
© Giliberti / 2009
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C’est un conte où l’azur constelle le gris des jours ordinaires, où la peau, douce et d’ambre, absorbe toute crainte dans nos nuits améthyste.
C’est un conte où l’azur constelle le gris des jours ordinaires, où la peau, douce et d’ambre, absorbe toute crainte dans nos nuits améthyste.
C’est un conte destiné à nos coeurs qui désirent autre chose qu’un matin d’infortune à deux pas des commerces.
C’est un conte aux parfums si puissants qu’il engendre l’oubli et l’amour de l’autre.
C’est un conte où pleurer ne rime à rien, où la seule eau qui compte est celle de sa bouche.
C’est un conte où les formes, impatientes dans la glaise, surgissent entre les mains quand vos paupières de terre empêchent de les voir.
C’est un conte de trop, où peut-être de rien, mais les bleus à mon âme n’ont jamais plus d’alliance qu’en ces terres d’enfance où le noir d’un regard peut encore me faire naître.
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L’indolence des feuilles mortes dans le jardin est le signe que tout s’éteint et ton regard d’enfant meurtri, dans la lumière de cet automne, s’est assombri comme en hiver.
Tes larmes ont encore dit comme tu l’aimais, les miennes, combien je t’aime.
Quand la jeunesse se disloque et qu’aucun mot ne la répare, il est dur de s'accrocher à ses rêves et d’observer la vie en face.
Même si la mort a tant flétri tes jeunes années, même si souvent, elle t’a laissé au bord du gouffre, jamais elle ne froissera ton courage.
Cours au centre de tes chimères et n’oublie pas que dans mes terres d’enfance, là-bas où tout est bleu, il y a place pour ceux que j’aime.
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Le sommeil, cette douce petite mort, cet oubli de soi et des autres, te rencontrait parfois quand, à longtemps poser, tu rêvais d’un ailleurs où ton âme recelait des aventures plus terrestres.
Dans ces moments-là me venaient des envies de partir et de te laisser tranquille.
Ma pudeur naissait, quand la tienne s’enfuyait. J’aurais voulu te peindre ou voler ton image, avec l’agilité d’un enfant qui, silencieux et secret dans les jardins profonds, s’empare des fruits mûrs convoités.
Mais alourdi de remords, je poursuivais mon travail attentif de peintre et toi, léger comme l’air, tu demeurais assoupi, à poser dans ta beauté première.
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Un peu de Balmain sur mes joues
Et nos heures d’avant, les parfumées, reviennent me tourmenter.
Ces heures, quand dormir n’était pas nécessaire.
Ces heures, quand mourir n’avait pas de sens.
Un peu d’Eau Sauvage sur mes doigts
Et nos heures d’amour, les nourricières, reviennent me secouer
Ces heures, quand gueuler ne privait pas d’allure
Ces heures, quand pleurer pouvait aussi faire rire.
Un peu de Guerlain sur mon cou
Et nos heures d’ivresse, les insolentes, reviennent me déchirer
Ces heures, quand frapper n’était qu’une caresse
Ces heures, quand crever ne voulait dire que vivre.
© Giliberti / 2009
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Au soir des inquiétudes, des grandes questions et des ressentiments,
L’élégance voudrait qu’on se retire.
Mais le soleil s’entête à faire briller chaque silice terne
Aussi, comme au premier matin du monde,
On avale l’air qui donne vie jusqu’au prochain accroc
Jusqu’à la nouvelle chute.
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