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Le blog de Michel Giliberti

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mes modeles...


The-gardian-angel2.jpg
Encore un plongeon dans les vieilleries avec ce tableau que je n’aime plus du tout, mais qui est chargé des beaux souvenirs d'Emmanuel. "L'ange gardien", image facile, je le reconnais,  suggestion trop évidente, mais… Emmanuel, quand on le connait, c'est un peu ça.
À cette époque, il découvrait Paris en ma compagnie et surtout, il découvrait son impact sur les autres.
Soirée mémorable en tête à tête avec lui dans une boîte branchée, petits repas dans un studio prêté, confessions étranges et aurores difficiles m’inspirèrent d'ailleurs une des scènes de mon roman « Derrière les portes bleues ».
Inquiétudes d’un garçon dont la beauté n’interférait jamais dans ses rapports avec les autres. Inquiétudes réelles quant à son avenir qu'il pressentait à travers tout ce que je pouvais lui en dire.
Nourri de tous mes vœux, il sentait s’entrouvrir ses ailes.
Moi, je sentais son éloignement à venir, le vide qu'il laisserait, mais j'étais heureux des espoirs que j’avais su lui insuffler et qui commençaient à porter leurs fruits.
Il y avait tant à faire ailleurs… Tant à voir, tant à être.
Et ce fut New York qui l'accueillit. New York qui donna corps à ses espérances.



Juste avant, dans l'intimité de mon atelier, je recevais ce regard d’ange gardien (titre désuet et ridicule) lorsque je le peignais dans la lumière normande.


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Je n'habitais pas encore à la campagne, mais dans un appartement. De la fenêtre de mon atelier on me voyait peindre.

Xavier4p.jpg
Xavier à 18 ans

Et puis un jour, on sonna à la porte.
J’ai ouvert.
Un gamin tout blond et magnifique se trouvait là, les mains derrière le dos et se balançant d'un pied sur l'autre comme un blue-footed booby. Il murmura : « Maman m’a dit que t’étais peintre, j’peux voir ce que tu fais ? »
Et comme un rayon de soleil, il s'est glissé dans la maison.

Xavier-6-P.jpg

Une heure après il me prévint : « Demain c’est mon anniversaire, j'aurai douze ans, tu pourrais me dessiner Obélix ?
»
Et le lendemain, il obtenait son dessin.

Xavier5.jpg

Quelques mois plus tard, alors qu’il dessinait dans mon atelier comme il en avait pris l’habitude, il me demanda sans lever la tête de son cahier : « Tu voudrais pas être mon père ? »
Et je répondis sans cesser de peindre : « Oui ! »
Xavier22.jpgQue pourrais-je ajouter ?
Xavier devint très vite le centre de ma vie. Je l'emmenais partout, je lui faisais découvrir Paris et lui même m'apprenait tant de choses. C'était un enfant complexe et très intelligent... Plus tard il posa pour moi.

Aujourd'hui, Xavier est photographe ; un formidable photographe ! Il a l’âge que j’avais quand je l’ai rencontré… Il est toujours « le fils ». Je suis toujours le « père ».

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Fight-love-horn.jpgFight, love, horn…Tout est dit et gravé dans le socle.
Ce combat bien onirique qui ne correspond en rien à ma nature, m’a permis comme tant d’autres fois, de poser un pied dans l’irréel et les légendes.
Xavier et Franck ont posé pour ce tableau.
Deux enfants d’abord, deux adolescents ensuite et deux hommes aujourd’hui.
Je parcours leur vie en pointillés. De temps en temps, nos cœurs s’emballent et les mails comme les coups de fil s’emballent aussi. Parfois le silence s’installe et, de cette progéniture de hasard, naissent les questions sur nos rapports épidermiques parfois exacerbés, mais toujours enchanteurs.
Il m'est donné de vivre avec eux d’aimables tentions, d’étroites largesses, mais aussi de conflictuels « anamours », comme dirait Gainsbourg et des ces considérations d’amitié et de filiation énamourées ou dissidentes de leur attelage, c’est encore la peinture qui en sort vainqueur.

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J’ai reçu quelques coups de fil et de nombreux mails qui me demandaient de bien vouloir mettre une fois encore le visage d’Élie sur le blog . je m'y plie avec plaisir… Voici donc Élie et l’Izarra de ses yeux incroyables.

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La pause était finie, mais le temps s'éternisait.
Assis près d'Élie, je guettais la fatigue sur son visage. Voilà déjà trois ans qu'on s'était rencontrés, trois ans qu'on s'était promis de travailler ensemble ; tout, pourtant, était resté en suspens.
Et là, repu d'un long après-midi de séance, je regardais un dernier rayon de soleil jouer dans son oeil vert... vert comme de l'Izarra à travers le cristal d'un verre.
Alors, j'ai pris une dernière fois mon appareil photo et j'ai capturé cette lumière dorée, ce miroir fragile et mouvant qui éclairait son visage las.
Son train en soirée devait repartir. Une dernière cigarette, un thé, et déjà je le conduisais à la gare.
Paris l'attendait et moi je gardais son regard dans le vague, son regard satiné des souvenirs d'un jour.



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Pour changer d'avec les tristesses, amertumes et autre gangrènes habituelles qui polluent ma vie depuis cette nouvelle année, je suis bien heureux en pensant à mercredi prochain. Je reçois l'acteur Salim à la maison.
Ce sera une vraie détente, un vrai plaisir.
Nous allons parler de tout et de rien, de nos projets bien sûr, et puis, je le photographierai ; il a besoin de quelques
nouveaux portraits .
Peut-être certains d'entre eux m'inspireront de nouvelles toiles comme celle, ci-dessus, dont le thème était directement lié à son actualité de l'époque puisqu'il venait de jouer ma pièce "Le centième nom" en novembre 2006.
J'essaierai
une fois de plus de capter quelque chose d'enfoui chez lui, quelque chose de sa personnalité qui lui échappera un instant.


Je tenterai de lui voler une fois encore, si j'ai de la chance, une expression comme celle-ci, alors qu'il était dans mon jardin... je trouve que c'est la plus belle photo que j'ai prise de lui...
Une seconde avant, une seconde après, et il n'avait plus ce regard.

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Lorsque mon deuxième roman « Derrière les portes bleues » fut publié en 2001, un de mes tableaux qui représentait Mohamed illustrait la couverture. C’était lui qui, sans que je le veuille, prenait tout le long de l'écriture de ce roman les traits de Tarek, un jeune beur des cités, qui rencontre Jeremy, un chanteur sulfureux dont la carrière s'épuise.


Mohamed est un de mes nombreux amis tunisiens, mais il vit en France depuis déjà quatre ans. C’est la petite cour de sa maison qui inspira bon nombre de mes poèmes où je parlais du jasmin, des figues et de l'ambiance lourde et poisseuse au petit matin quand, à tant s'être livré et tant avoir reçu jusqu'à l'aube dans la chaleur de juillet, on se sent pourtant un étranger là où l’on rêve de faire corps avec tout un peuple. Le plus abouti, mais aussi le plus maladroit de ces poèmes est certainement « Naître timide, n’être rien » que j'ai écris sur le coup de cinq heures du matin en rentrant chez moi dans une sorte vertige.


Il y a à peine cinq ans, chez lui et sous le figuier, nous discutions des heures au fond de sa cour, celle-là même que l’on aperçoit un peu sur ces photos et qui m'a tant inspiré. Il fumait à l'heure du silence quand tout se tait dans les maisons arabes. Le linge sèchait sous le soleil ardent, alors que sa mère préparait un ragoût de petits pois aux artichauts et à l’agneau pour le soir. De temps en temps sa sœur, sombre beauté et future mère, venait s’asseoir avec nous pour se détendre. Voilà… des choses simples. Je lui parlais de mes rêves tunisiens qu’il ne comprenait même pas, puisque les siens étaient français.


Maintenant qu’il vit à Paris, on se téléphone... on se voyait bien plus souvent quand je le retrouvais à Salammbô, à deux pas de Carthage. C’est ainsi. Il travaille et son rythme s’est calqué sur celui des Parisiens.
J’ai souvent peint Mohamed et j’ai gardé trois de ces tableaux. J’ai refusé de les vendre, parce qu’ils me parlaient trop et que parfois, les jours d’ennui, j’ai besoin de conteurs dans la maison.


Je n’étais pas habitué 
Aux partages en fond de cour,
Aux confidences des parfums
À ces murmures sur tes lèvres
Que le rouge d'une cigarette
Faisait pulser comme une alarme.
Il m’était difficile
Que ce soit si facile.
Le vin submergeait mes yeux,
Allumait mon ventre.
Chaque geste était un viol combattu.
Ne pas brusquer ton souffle
Ni même tes élans.
Nous étions à deux doigts de l’étreinte
Quand je t’ai dit « Je dois rentrer. »
Dehors, un garçon chantait,
Invisible dans les ruelles.
Je pris deux fruits à la branche d’un figuier
Et retrouvai mon lit,
La chaleur de mes draps,
La sueur sur ma peau
Sous mes mains affolées,
La poisse des figues sous le ciel étoilé.
Naître timide
N’être rien.

in Voyage secret Tunisie © Bonobo éditions



Derrière les portes bleues H&O éditions

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Je parle volontiers de mes modèles. Ils sont, comme j’aime à le dire, de vrais amis. Laurent, déjà évoqué est de ceux-là. Quand je l'ai rencontré, il avait à peine dix-huit ans. Il était si fin, si parfait, qu'il m'était difficile d'imaginer le peindre. J'avais peur de trahir cette alchimie des deux sexes, cette ambiguïté sensuelle qui le caractérisait.
Voici quelques unes de ses photos parmi les centaines d'autres que je possède.

J'aimais beaucoup son petit côté Françoise Hardy des années soixante, et comme je suis un inconditionnel de cette artiste depuis le début de sa carrière, que c'est la femme de ma vie, en quelque sorte, cette ressemblance n'était pas pour me déplaire.
 

Comme celui de Françoise Hardy, son visage possédait des meplats extraordinnaires, mais sa ressemblance avec elle était plus évidente quand il ne posait pas, car la lumière que j'installe dans mes photos dramatise toujours la réalité et violente les traits.

Comme elle aussi, il était réservé et parfois même introverti. Attentif à tout ce que je faisais, il parlait peu et ses yeux bleu sombre étaient graves, la plupart du temps...

... Curieusement, il aimait beaucoup poser, donner des idées, participer de tout...

... être très proche du résultat que j'attendais.

... Et voici Laurent aujourd'hui... Toujours aussi beau dans sa maturité d'homme de plus de trente ans. Toujours aussi retenu et même un peu mystérieux. Lui aussi est un artiste, il peint dessine, fait de la photo. Son univers est suprenant, parfois impressionnant. Il a beaucoup de talent.

Je n'ai pas résisté à mettre Françoise Hardy qui, en direct, chante ici une de ses compositions " À quoi ça sert", un titre que je devais entendre pour la première fois dans la voiture du conducteur qui m'avait pris en stop et m'emmenait à Paris. J'avais tout juste dix-huit ans et j'étais décidé à vivre ma vie.

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le-choc.jpg
L'acteur Salim Kechiouche que j'ai eu le privilège de peindre et de photographier m'a inspiré une douzaine de tableaux dont quelques uns ont été déjà présentés sur le blog et à la galerie Ben Chaïeb à Paris. Il me restait à montrer  ces trois là... les derniers de la série.




le-choc.jpg
Il y a quelques jours, nous avons discuté de choses et d'autres par télephone et finalement, nous avons décidé de faire quelques séries de nouvelles photos. Ce sera un plaisir car Salim est un garçon d'une grande simplicité et qui garde au fond de lui une part de ses blessures. Comme tous les grands acteurs, il reste pudique et fier à la fois. Je n'oublie jamais q'il fut le sublime Jihad de ma pièce "Le centième nom".
Reste à trouver une date, c'est le plus difficile.

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On m’avait dit que la démence
Donnait aux hommes le rire des fous.
Je suis pourtant de cette errance
Mais, seules mes larmes vous l’avouent.


 © Giliberti / 2007

Tous mes modèles sont des amis...
... Hubert ne fait pas l'exception...
... Il est à la fois doux, drôle, secret et très photogénique...
... Il est originaire de la Guadeloupe.


Le résultat est toujours éloigné de l'idée que je me fais d'un tableau quand, à peine ébauché sur la toile, il palpite comme un mirage prometteur ; depuis longtemps j'ai appris à accepter cette désillusion. Je pense même qu'elle  me permet de continuer mon métier de peintre. Courir après qui se dérobe donne toujours l'envie de le saisir. Il n'est d'autre enseignement que la curiosité, et le rêve suspendu.


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