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Le blog de Michel Giliberti

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Voici "Les trois béliers" un nouveau tableau avec Emmanuel, mon modèle depuis 1994.
Et ci-dessous "Les cordes rouges" une oeuvre plus ancienne, toujours avec Emmanuel.
Avec Franck et Moez (deux autres de mes modèles habituels), il est l’ami fidèle, le passeur de mes idées, celui qui me donne la certitude que le voyage se fera.
C’est important pour moi de travailler avec les mêmes personnes.
Ainsi il en va d'Hamid, mon galeriste depuis tant d'années.

Cette famille-là me rassure.
Elle crée la dimension de l’attachement et n’empêche pas les escapades… qui resserrent toujours davantage les liens.



 

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Les grandes surfaces sont la source de bien des anecdotes qui me passionnent.
Ce matin, par exemple, au rayon fromage, il n’y avait personne. J’ai attendu un peu, enfin une vendeuse se présenta. Curieusement, elle ne se tracassa pas du tout de ma présence ni même de ce que je pouvais désirer… Elle se contentait d’empiler avec minutie des sacs plastique.
Au bout de quelques instants, fatigué par cette rigoureuse obstination et son indifférence, je la questionnai : « Pourriez-vous me servir, s’il vous plait ? »
Elle ouvrit enfin ses yeux sur moi et me découvrit ! Alors, avec un sourire innocent, elle me répondit : « Je peux pas vous servir, je suis pas « fromage », je suis « poisson », je suis là que pour chercher des sacs plastique, j’en manque. »
Et voilà... cette jeune fille qui doit s’appeler Patricia, ou Solange, voir encore Vanessa ne s’est présentée que sous le bel appellatif que sa fonction abrutissante lui a inspiré… Poisson !
J’espère qu’une fois chez elle, elle parvient à oublier ce doux prénom imagé et qu’elle ne se considère pas comme la Morue de son mari… À moins qu’il travaille au rayon Surgelés et là, tout rentre dans l’ordre…

Quelle misère !!!


Et pour oublier le rayon "poissons"... Le port de Bizerte.
Photo © Michel Giliberti - 2006

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Alors que je roulais tranquillement sur la route sinueuse qui mène à la ville, je vois inscrit au fronton d’une boîte de nuit hétéro bien connue dans ma région qu’il y avait désormais un espace « gay et gay friendly ».
Sur le coup, je me suis dit « Génial ! les mentalités changent en province », mais deux tournants plus loin, j’ai pensé que le mot espace faisait assez « réserve ».
Entre les espaces « fumeurs », les espaces « non-fumeurs », les bandes de séparations dans les banques entre clients aux guichets et clients qui attendent…
Tout est vraiment fait pour nous donner l’envie de vivre ensemble !
À quand un espace « noirs », un espace « maghrébins », un espace « chômeurs », un espace « salariés », un espace « obèses », un espace « anorexiques », un espace « malades », un espace « en bonne santé » ?
J’espère que ce jour-là, on aura la bonne idée de créer aussi un gigantesque espace « gros cons » parce que formatés comme nous le serons, il y aura foule !

Quelle misère !

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Encore un jour.
Un jour sans nuit.
Mes yeux savaient l’obscur
Quand tu les allumais.
Le cœur des hommes est si fragile
Sous ses blessures si singulières.
Pourquoi ton chant si haut
Me renvoie là, à tes chevilles ?

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    Hier, je faisais mes courses dans une grande surface quand au détour du rayon biscuits, j’aperçus une femme brutaliser son petit garçon, de deux ans environ, qui, du fond du chariot qu’elle poussait, s’était relevé pour tendre son bras vers des sachets de bonbons en gondole.
D’un geste hargneux, elle l’obligea à se rasseoir en appuyant sans ménagement sur sa petite tête, comme si elle tassait un simple paquet.
Mon sang ne fit qu’un tour. Je m’approchai aussitôt d’elle et lui dis sèchement qu’il fallait expliquer les choses à un enfant pour qu’il comprenne et que son geste agressif n’était en aucun cas justifié.
Elle me regarda alors avec une expression d’une rare niaiserie, d’autant qu’elle portait de maigres dreadlocks qui, loin de la faire ressembler à une superbe rasta, lui donnaient simplement l’air d’une vieille tête de delco reliée à aucune bougie…
De ses yeux bovins, elle me fixa un instant comme si j’étais le diable en personne puis, réactivée à la bêtise de comptoir, elle me lança, hargneuse : «C’est mon fils, j’en fais c’que j’veux ! ça vous regarde pas.»
Un instant, je l’observai, me demandant si ça valait le coup de continuer, mais je rencontrai le regard encore innocent de son enfant au milieu des victuailles du chariot, comme s’il n’était qu’un paquet de viande. Aussitôt je me lançai : «Au contraire, ça me regarde autant que vous… Cet enfant n’est pas le vôtre. Il appartient à la société ! Vous avez le simple devoir de bien l’élever pour qu’il évolue dans cette société, c’est tout. Si vous le maltraitez, il sera mal dans sa peau et donc, il nous emmerdera tous, pas seulement vous. Donc son éducation m’importe. Vous comprenez ?»
À ce moment de nos échanges, les yeux exorbités et déjà empêtrés de l’insignifiance, la « tête de delco » ne se demanda plus si j’étais le diable… Je l’étais ! Ses paupières se plissèrent pour aiguiser son regard abruti et tenter de m’impressionner.
Sa bouche écarlate d’un rouge à lèvres vulgaire bulla aux commissures.
«C’est mon fils… lâcha-t-elle avec ostentation, pas l’vôtre ! Vous en avez vous, des gosses? »
Voyant qu’il n’y avait rien à en tirer, j’enfonçai le clou davantage et je répondis: «Oui, j’en ai huit !»
Soufflée par cette réponse qui me surprit moi-même, elle tenta en vain de fermer sa bouche encore ouverte sur un « O. » de stupéfaction.
– Et vous les frappez jamais ?
– Non, pourquoi ?
– Pour les bêtises… déjà qu’avec un seul j’en peux plus ! Comment vous faites ?
– Je leur explique les choses, je prends la patience de les écouter, je les éduque.
Alors, elle s’approcha de moi. Je crus naïvement à une étincelle de sa part.
– Je vous emmerde, conclut-elle.
Je restai stupéfait, mais que pouvais-je ajouter ?
Je la regardai s’éloigner alors que d’un geste toujours autoritaire, elle donna une bonne tape sur la tête de son petit garçon qui me souriait de loin.
Et voilà… À cause de mes bonnes intentions, le p’tit s’était pris une baffe.

Quelle misère !

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Bohringer l'Africain.

Hier matin, à l’émission Le fou du roi, j’ai entendu Richard Bohringer parler, en compagnie de sa fille Romane, du film dont il est l’auteur et qui se passe en Afrique.
C’est beau une ville la nuit.
Et c’est beau un mec comme lui, en matinée ! ça fait un bien fou de l’entendre ! ça décrasse les oreilles. Il parle si bien de ce pays fascinant. Chacune de ses envolées surprend, car chacune, humble ou flamboyante, vient du cœur. Il n’a pas le souci de composer, ni de tomber dans un misérabilisme de salon dès qu’il s’agit de décrire la souffrance d’un peuple. Non, il veut juste faire partager sa sensibilité, son émotion, son amour pour cette terre d’Afrique qui lui a tant donné, jusqu’à l’envie d’en obtenir la nationalité.
Beau contraste, à l’heure de « l’immigration choisie », belle chaleur et clameurs nouvelles dans l’espace étroit de nos vies coutumières.
Oui, il y a des hommes, des baroudeurs magnifiques qui s’offrent à l’inverse des héros pâlots de contes de fées, des histoires où les princes et les princesses sont noirs, de la plus belle des couleurs, de la plus somptueuse qui s’oppose à celles, criardes, du racisme.


Richard Bohringer et sa fille Romane qui joue dans ce film sont un peu de soleil dans l’eau froide, une éclaboussure de printemps en plein nouvel hiver… l’image d’un père et d’une fille comme je les aime, comme j’aimais celle de Serges Gainsbourg et de Charlotte. L’image d’une complicité créative.



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Le 23 novembre, date de mon prochain vernissage, approche à grands pas. Avant de poster quelques photos de mes derniers tableaux, je mets en avant un de ceux que je porte dans mon coeur et qui illustra l’affiche d’une de mes expositions, il y a quelque temps déjà. Il met en scène ce que j’ai toujours aimé dans la peinture ; la tragédie dans un grand souffle allégorique. J’ai toujours eu un faible pour ce genre et en particulier pour le Radeau de la Méduse que j’ai déjà évoqué dans l’un de mes précédents articles (l’inconséquence).
Même si je ne pensais pas à ce tableau pendant que je construisais le mien, mon inconscient a dû me guider. En premier plan, on voit un homme accablé et soutenu par un autre qui semble appeller au secours. Il y a bien de la tragédie dans l’air… Derrière c’est le vide resserré autour d’une construction en bois, une sorte d’épave en forme de croix désarticulée comme l’image d’une religion qui s’abîme.
Je ne sais plus tout à fait ce qui me poussa à ajouter, dans les derniers moments alors que je pensais avoir tout exprimé, un poisson retenu par le personnage du premier plan, un poisson emmailloté comme une momie, ou un bébé… Un Moïse totémique partant à la dérive ? Méduse, poisson, mort, bébé, naissance, prophète, eau… Commencement de la vie ?… Fallait-il encore un Dieu au-dessus de ce bûcher de l’athéisme ? Peut-être. Mon éducation catholique a de toute évidence laissé des traces… Si ces dernières contredisent parfois l’athée que je suis devenu, elles ouvrent aussi les portes du mysticisme dans certaines de mes créations et alors, je ne vois aucun inconvénient à être imprégné des contes et des légendes.
Aussi, pour être en accord avec mon inconscient, j’ai choisi un Dieu qui n’embête personne : Poséidon.
De tant de légèreté, seuls mes héros, ces « enfants de Poséidon » semblent souffrir de n’avoir pour Dieu, que ce père-là… ou l’inverse.

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Au lendemain de notre soirée d’hier me viennent quelques réflexions…

L’occident vit dans ses secrets, à l'image d'une famille qui préserverait ses enfants et ses petits-enfants de tout ce qui, par le passé, l'a fait basculer dans l’impardonnable.
Ainsi se perpétuent les mensonges qui confortent la morale et font croire à la virginité de tous les abus.
Brûlante ou non, notre mémoire ainsi réhabilitée nous assoit dans l’idée que nous sommes un bon peuple. J’aime à le penser moi aussi, c’est plus reposant.
Pourtant, certains soirs de tourmente, je reçois la conscience collective en pleine gueule et j’ai du mal à vivre l’hypocrisie derrière laquelle nous nous protégeons.
Le verbe de l’occident tente de nous faire oublier le barbarisme et l’esclavagisme par un discours poli et un « mea-culpa » théâtral des responsables de l’état en fonction des aléas sociaux. Hélas ! tout se perpétue. La négation des hommes est toujours d’actualité. Les conditions de vie, malgré les apparats, sont une tragédie organisée.
Il n’existe aucune réelle conscience politique, aucune ardeur à combattre les inégalités.
Le pouvoir n’encense que la performance… le reste n’est pas considéré sauf en terme « compassionnel ».
Il n’y a aucune proposition de rénovation sociale et cette brèche ouvre la voie aux arguments les plus simplistes. Nous sommes même dépossédés des simples bonheurs dont on pouvait, hier encore, adoucir notre quotidien. Tout a basculé dans une orgie, une surenchère de la seule possession matérielle à grand renfort de slogans sur la croissance.
Il n’y a plus un seul discours sans une armada de chiffre qui nous fait sombrer dans l’imposture.
Alors que lorsqu'on n’avait rien, nous avions tout !
Dans un système qui est parvenu à nous rendre si dépendant de l’inutile, il nous est insupportable de ne pas tout avoir. Dès lors se réveille le mysticisme qui sommeille en nous depuis l’aube des temps. Plutôt croire en tout que ne rien posséder. Dès lors, les guerres saintes ne sont plus très loin.

De toutes les choses mystiques dont la science parvenait à nous éloigner pour le plus grand bien de l’humanité, l’obscurantisme affiché du libéralisme qui bafoue notre condition d’homme nous pousse malheureusement à nous les réapproprier.
Dès lors pour certains d’entre nous, le discours religieux qui accrédite le mythe de l’espèce supérieure parvient à transformer l’idéalisme en fanatisme et nous rentrons de plain-pied dans une histoire funeste qui nous prive de notre Terre mère.
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » comme dit Rabelais.

À propos de Rabelais…, hier soir on a bien bu et on a bien mangé, Vain Dieu !
Agnès et Marie-France avaient préparé les desserts, Jean-Charles, le hors-d’œuvre, moi, le plat principal, Robert et Remy… qu’est-ce qui z’ ont fait ?… ben rien… y z’ ont causé et y z’ ont beaucoup mangé… surtout Raoul ;-)


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Moez est un de mes modèles préférés. C’est aussi un ami. J’aime beaucoup traduire sa mélancolie au fil des nombreuses toiles que je fais de lui. Il a une façon amusante de poser. Chaque fois que je lève mon regard sur lui, il me fait un clin d’œil, sourit, et reprend son sérieux.
Au début, il n’aimait pas poser, mais l'année dernière, lors de mes expositions à Carthage et à Bizerte, après s’être vu sur plus de vingt toiles de grand format, ça a été le choc. Il ne s’attendait pas du tout à ça. Mon travail, même s’il le connaissait déjà à travers des livres ou des affiches, ne déclenchait chez lui que la curiosité.

                        Maison de la culture Cheikh idriss / Bizerte


Le soir du vernissage et les jours qui suivirent, des jeunes gens garçons et filles s’intéressèrent à lui, lui posèrent un tas de questions, un journal écrivit même « Moez, le héros de l’exposition ». Je me souviens qu’à la lecture de ce papier, il a rougi. Il réalisait enfin tout le chemin parcouru depuis les simples poses sur la terrasse, à la campagne, ou à la maison, jusqu’au rendu final. Depuis il apprécie ces moments privilégiés entre un artiste et son modèle.
À la fin du vernissage de Bizerte, Jean-Charles mon compagnon, Jalila, ma grande amie, ses enfants, et Moez bien sûr, sommes tous allés à Gammarth dans un bar branché en plein air où nous avons bu pour nous détendre de la longue soirée… À un moment, au milieu des rires et de la musique, Moez s’est penché à mon oreille et m’a avoué qu’il était heureux, comme jamais. Il a ajouté : « J’ai le moustique… » (Son expression pour dire qu’il était un peu ivre.)
Il faisait chaud, l’air était embaumé. Dans l’ambiance tamisée, une piscine éclairée de l’intérieur nous renvoyait le cristal bleu électrique de son eau. J’étais heureux. J’avais tous ceux que j’aime autour de moi, mon exposition avait fait grand effet et j’étais sur ma terre natale…
De beaux souvenirs…


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Découverte d’un bébé français… congelé dans son propre pays ! Concurrence directe pour la congélation de bébés français en Corée.
Pendant ce temps les banlieues s’échauffent, les bus s’enflamment, la banquise se barre en eau, les euros fondent entre les doigts et la nouvelle génération… voilà qu’on nous la congèle !
Quel malheur !
La mondialisation n’a pas fini de nous surprendre et de nous donner des frissons. Brrr !!!
Dans la série des choses qui refroidissent, des choses qui feraient même pleurer de rage, j’ai une pensée toute particulière pour ces malheureux sans-abri dont une fois encore on redécouvre en hauts lieux, maintenant que l’hiver est là, qu’ils vont avoir froid et que certains crèveront… comme des chiens !

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Le blog de Michel Giliberti

Mon travail d'artiste peintre, auteur et photographe...

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