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Le blog de Michel Giliberti





L
a lumière, sur ton visage, palpitait comme celle des fougères dans les forêts profondes.
Tes yeux, élytres de méloé, miroitaient dans l’éclairage vert des halogènes.
Ta bouche brulante comme une liqueur d’anis donnait envie de tout piller, tout saccager et mettre fin à l’or de ce vert incandescent qui, comme la tache de jade à l’œil de la sarcelle, focalisait toute l’attention sur ton regard.
Alors, préférant le cyan aux sentiments, je décidai de fuir l’excès si vert de mes désirs sous cantharide et comme une malheureuse cétoine dans le ciel bleu, je me contentai de quelques roses sauvages dont l'absinthe des tiges ne parvint pas à m'ennivrer.

 

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C’est un satin docile,
Un enfant de l’exil,
Mais un rebelle aussi
Et ça lui va si bien.

 

C’est un oiseau subtil
Un prince sans aigrette
Mais un sujet pour d’autres
Et il s’en moque bien.

 

C’est une eau fraiche et claire
Une eau qui désaltère
Mais les remparts d’ici
L’empêchent de fluer.

 

C’est un satin docile
Qui scintille dans la nuit
Quand nos mots font tomber
Les entraves inutiles.

© Giliberti 

Et surtout n'oubliez pas ce petit refrain... Do, ré, mi, Fa, Sol, La...Sida

 

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La porte de la mer
La porte de l’amer
  La porte de la mère.
 

Ce matin, je sui tombé sur la photo de ce tableau des années 80 et son titre m’évoqua "La Porte de France", à Tunis, dont le nom originel est "Bab el Bahr",("La Porte de la Mer", justement). Sans tomber dans le pathos, me sont venues aussitôt à l’esprit ces trois interprétations…


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Pauvres amis, pauvres frères, croyez-vous qu’un ailleurs serait plus favorable ? Croyez-vous que les chemins de mer mènent encore aux rêves ?
Croyez-vous qu’à souffrir, on vous pardonnera et qu’au souffle des rives nouvelles, votre passé vous laissera sauf ?
Nos continents arides sont dotés de plus d’amer que d’amour et vos larmes n’auront pas le pouvoir d’y faire croitre le moindre sentiment.
Pauvres amis, pauvres frères, de tous les héros actuels qui publient leurs mémoires, vous êtes, vous, et vous seuls, les héros d’une époque tragique où l’on parle d’égalité en termes précieux quand il faudrait hurler et se battre pour ne pas crever de honte.

 

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Chaque nuit, la seule lumière dans le patio venait de la chambre rouge, béante sur les parfums d’été ; la chambre rouge qui allumait nos verts désirs ; la chambre rouge, pourtant si noire, quand, au matin, tu retrouvais les rues pavées sous le soleil, celles-là mêmes qui te ramenaient en nocturne.
Chaque jour, la longue attente, sans faim, ni soif, s’installait là, comme une amie, à rassurer dans l’air fiévreux mes inquiétudes bien puériles.

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Le soleil était au zénith et l’odeur des résineux emplissait la forêt.
Le bruit des insectes triturait le silence jaune et par delà l'émotion d’être avec toi, mes yeux restaient attentifs à toute chose.
Nos pas étaient lents et je me disais, à percer les sentiers argentés, que le monde entier devrait connaître, au moins une fois, de tels instants.
Toi, toujours là, fidèle, dans l’air chaud de juillet, tu t'amusais de mes émerveillements enfantins, de mes émotions juvéniles et tu souriais en écartant les branches basses sur mon passage.
 

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Le jardin est encore beau.
Les rouges de l’automne et l’odeur des feuilles mortes lui donnent un charme silencieux qui me conte les histoires d'enfance que ma mère savait si bien distiller ; des histoires où la cheminée avait sa place dans la symbolique hivernale de sa Corse natale, où la soupe brûlante, les châtaignes, le jambon qui séchait au grenier parfumaient mon imaginaire ;
où les créatures étranges, le diable, le loup, les brebis égarées faisaient me mordre les lèvres.
Toutes ces choses vécues au travers des paroles savoureuses de ma mère, mon jardin me donne à les réinterpréter, le temps de mon passage sur terre, puis, infidèle et magnifique comme tous les amants, il deviendra le jardin d’un autre et l'inspirera à son tour.
Pour l’instant, je contemple ses rouges d’érables, ses jaunes puissants et je respire sa force bienfaisante.

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Dans tes yeux

L’eau des jardins et puis le gris d’hiver

Qui savaient dire en plein été

Que chaque chose a une fin.

Dans tes yeux

L’insomnie bleue de toutes nos nuits blanches

Quand le silence après l’amour

Faisait plus de bruit qu’une armée.

Dans tes yeux

L’eau de mes larmes s’y serait bien noyée

Si le grand désert dans ton cœur

Ne m’avait pas tant desséché.

© Giliberti / 2009 

 

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À l’occasion du bicentenaire de la naissance du naturaliste Charles Darwin, il y avait hier soir sur ARTE une émission très passionnante sur nos origines ; elle expliquait comment étaient répertoriées les espèces vivantes et tentait de reconstituer notre arbre généalogique.
J’ai été très intéressé et même conforté de réentendre que j’avais non seulement des points communs avec la plupart des animaux, mais aussi, et c’est le plus surprenant, voire déroutant, avec les plantes, les fleurs et les légumes ; il paraît même que ces derniers sont nos cousins.
Du coup ce matin, j’étais très angoissé d’avoir mis au réfrigérateur un peu de la famille Giliberti et, devant une mouche qui agonisait devant l’ordinateur, je me demandais s’il ne fallait pas appeler le SAMU. Laisserai-je ainsi une cousine se débattre sans aide ?
Quoi qu'il en soit, depuis cette émission, je me sens moins seul. J’aime beaucoup cette idée que nous sommes une énorme tribu et du coup, l’expression « devenir un légume » me semble moins péjorative.
Pour l’heure, il va me falloir sortir du frigo mon cousin le chou fleur, car ce matin, je fais un gratin…en famille.
 

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Sous la peau, la pierre

Terne et sans vie, veinée de bleu au fond des draps

Sous la peau, le froid

Terrible et inhumain aux premiers feux du soir.

Et puis…

La peur de soi

La peur de l’autre.
 

Sous la peau, le doute

Immense et redoutable à l’heure du désir

Sous la peau, l’ennui

Amer et trouble, cruel de solitude

Et puis…

La peur d’être en hiver

Sans plus savoir aimer.

© Giliberti / 2009 

 

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Mon travail d'artiste peintre, auteur et photographe...

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