Sans se retourner, partir et disparaître… Les bras chargés de rien, la tête vide de tout.
Sans se retourner, partir et disparaître… Les bras chargés de rien, la tête vide de tout.
Ces fleurs de lianes plantées voilà vingt ans et qui aujourd’hui colonisent mon jardin malgré une destruction systématique, me confondent de bonheur.
Lorsque le soleil transperce leur coeur de sang, ils prennent la couleur des grenats et même des rubis « sang de pigeon», justement... Inestimable à mes yeux !
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J’ai toujours aimé ce qui de près ou de loin témoigne de l'introspection. Dans cette toile, Romain mon modèle m’a donné entière satisfaction. Il a su s’enfermer au plus profond de lui-même et m’offrir l’idéal de la pensée, de la méditation, celle qui laisse croître le bel esprit. Ces instants de réflexions baignent les êtres de la plus grande des séductions et quand leurs yeux sont dorés…
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Un jeune homme, un homme peut-être, couché à terre, couché sur le côté. Ses yeux fixent le vide. Se repose-t-il ? A-t-il déjà basculé dans un ailleurs qui lui est propre ? Je ne le sais pas. Je ne l'ai jamais su. Ce dernier tableau, dont les matières, hélas, ne peuvent s'apprécier sur cette photo, m’a un peu échappé . Je ne me souviens plus du sens premier que je voulais lui donner. Il ne devait pas y avoir de sang et pourtant instinctivement, il en coule entre les doigts du personnage.
C’est surement psychanalytique ! Quoi qu'il en soit, dans un premier temps je l’ai nommé « Garçon de l’aube », parce que ce titre correspond d’une certaine manière à ce que cette grande toile me donne à ressentir, puis après la lecture des commentaires, j'ai réflechi et désormais il s'appelle "Naissance".
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© Giliberti M
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« Juste pour le plaisir des yeux » comme disent les Tunisiens. Je suis un amoureux des hellébores, j'en ai plein le jardin. Ce sont des fleurs qui durent des mois et qui aiment l'ombre.
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Lorsque dans la pénombre bleutée, Mohamed ôta son tee-shirt et qu’il le fit glisser à terre, les grandes cicatrices zébrant son torse et ses bras me semblèrent plus marquées que sous le soleil quand il s'allongeait à même le sable de la plage de Rimel, près de Bizerte.
Je n’en dis rien et commençai une série de photos à l’intérieur de la vaste demeure qu’un ami nous avait prêtée à cette occasion.
Pendant plus d’une heure, je fis des gros plans de ses yeux, sa bouche, son buste comme si tout était normal. Pourtant, à chaque déclic de mon obturateur, je croyais entendre le bruit du couteau avec lequel il s’était tailladé la chair un soir de grande dispute avec son père qui n’admettait aucun différend sous son toit… aucune rivalité.
Depuis longtemps déjà, il m’avait raconté par le détail cette impossible révolte contre le patriarche qui avait conduit à sa folie autodestructrice en pleine nuit, pour calmer ses nerfs ; je l'avais mise de côté, bien rangée, mais là, l’objectif focalisait ce drame et me le renvoyait en plein visage.
Mohamed aux yeux si doux.
Mohamed, rencontré quand il n’avait que dix-huit ans.
Mohamed, aujourd'hui, avec ses cicatrices.
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Depuis ce monde du silence où j’entends chacun de vos cris, il me reste une mise à nue, un vide étrange qui me confond ; un vide qui clôt mes souvenirs et s’ouvre à vos désirs.
Sachez que dans mes nuits, tout ce qui se ternit se pare aussi d’éclat et qu’à l’heure douce de la fin, s’ajoute celle des lendemains de marbre noir ou de fusion, de ciel obscur ou de terre profonde.
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Je vous aurai tant donné
Je vous aurai tant volé
Mais à l’approche de jours plus sombres
Mon impatience de l’absolu
Se lasse de votre port d’attache
De son anneau à ma frégate.
L’ivresse est là, encore intacte
Mieux vaut la vivre que vous aimer…
© Giliberti
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