Devant,
Rien.
Nul envol, nulle promesse
Derrière,
Tout.
Belle embrouille, fausse kermesse.
© Giliberti
Devant,
Rien.
Nul envol, nulle promesse
Derrière,
Tout.
Belle embrouille, fausse kermesse.
© Giliberti
Published by Michel Giliberti - … - Peinture et Poésie
Quand les roses finirent par ne plus rien sentir et que, derrière les grilles, la rue devint une tache abstraite…
Quand le souffle vital vint de sa cigarette et que le silence s’installa à deux brins de tabac...
Nulle envie d’un coin non-fumeurs...
Non, juste celle d’absorber le brouillard bleuté qui sortait de sa gorge et agaçait mes yeux.
Juste cette nourriture en lisière de ses lèvres et au terme de ses doigts.
Je publie de nouveau ce petit post mais avec une meilleure qualité des photos. (meilleur scan)
Published by Michel Giliberti - … - Photos et poésie.
Published by Michel Giliberti - … - Peinture et Poésie
Tu ne t’es jamais envolé
Mon air
Pas même une fois pollué.
Tu t’es protégé des trous noirs
Mon air
Adepte des cris en parloirs.
Même si s’infecte ta blessure
Mon air
Je ne peux rien à ta torture.
Va donc crever sur d’autres sables
Mon air
Que je goûte à l’irréparable.
© Giliberti
Published by Michel Giliberti - … - Photos et poésie.
Et la violence sur terre continue à mettre en miettes les idées pures des utopistes, ceux qui voudraient que la terre ne soit pas que ce ballon bleu meurtri des coups de pieds des hommes, joueurs inconscients en train de sauvagerie. Mauvais jeu, mauvais trip. Chaque coup, chaque blessure, est un affront, une fêlure… un mal irrécupérable ! Aidons-nous !
Un effluve d’encens
Ou peut-être un parfum
Lourd et âcre, à l’entrée de la nuit.
Le vieux singe s’endort
Au raphia du panier
Puces et rêves à ses poils mêlés.
Sous le bronze de la cloche
Le battant s’assoupit
Il est l’heure d’une laine sur l’épaule.
Tu me dis qu’il faudrait
Un piano et des notes
Tu divagues, je souris et j’acquiesce.
L’Izarra de tes yeux
Dans ce cuivre d’automne
Me réchauffe le sang.
J’aimerais un pays
Beau comme ton regard
Où le temps n’a pas lieu et corrige les maux.
© Giliberti
Published by Michel Giliberti - … - Photos et poésie.
J’ai beau être un enfant de la Méditerranée et me délecter des jardins du sud, j’aime aussi ceux de toutes terres et bien évidemment, le mien en Haute-Normandie.
Je l'aime jusqu’à ses herbes injustement qualifiées de mauvaises et qui habillent si bien ses espaces sauvages et permettent ainsi un écho système. Les petites fleurs qui en naissent sont une providence pour les papillons. Les autres, celles que j’ai choisies et plantées sont une satisfaction pour ma contemplation.
J’ai commencé à le créer, voilà plus de vingt ans. J’y suis très attaché. Chaque recoin est le fruit d’un effort ; chaque recoin est un souvenir. Où que je me trouve, je les entends me parler.
Les jardins sont des lieux uniques. Aucun d’eux ne ressemble à un autre, même si tous récoltent des poésies communes, des attentes similaires. C’est pour cela qu’entre « jardiniers », nous nous visitons et nous partageons souvent des petits secrets, des histoires, à la fois naïves et vitales, qui de saison en saison, croissent tout autant que nos plantations.
Les détails d’un jardin qui s’éveille ou s’endort sollicitent souvent mon regard, aussi je les photographie, bien que ce soit inutile dans le fond, la mémoire est le meilleur des albums souvenirs.
Il faut savoir qu'un jardin, avec le temps, devient une continuité de vous, une passion absolue, au point de ne penser qu'à lui, au point d'hésiter à prendre des vacances au printemps ou au début de l'été, sachant que c'est dans ces périodes qu'il va vous éblouir et vous récompenser de vos efforts.
Si pendant des années, amoureux d’une certaine harmonie de tons, j’ai privilégié les buissons à fleurs blanches, thé ou jaune paille, depuis deux ans, j’aime éparpiller des couleurs plus soutenues qui embrasent cet écrin vert et soulignent ses coins d’ombre.
Je pourrais écrire sur chacune des espèces de fleurs qui vivent au jardin, mais ce serait fastidieux, aussi, je survole le sujet en mettant en avant certaines, plus présentes en ce début de juillet.Quoi de plus émouvant qu'un rayon de soleil dans l’ouverture d’une hémérocalle...
... la transparence d’une feuille et de sa fleur dans les rayons du soleil.
Et la fragilité des roses ! Leurs fragrances ! La moindre gouttelette de rosée sur leurs pétales, le moindre insecte qui volette au-dessus de leurs coroles... et c'est un petit spectacle.
... l'émergence des fleurs d'hidrangéa snowflakes (le plus beau des hydrangées) qui formeront au fil des jours des grappes énormes qui pendront comme de phénoménales grappes de raisin...
Plus légères, les hautes herbes se fraient un chemin au milieu des galets...
... et finiront par les recouvrir. Mais c'est aussi cela un jardin... une permanente recomposition.
Comme ces pierres, autrefois isolées au centre d'une composition, et qui finiraient comme le temple d'Angkor si je ne surveillais pas la progression des plantations tout autour, ce que je n'ai pas fait avec les bambous, désormais seuls colonisateurs du jardin.
Bientôt ce seront les hémérocalles qui s'étendront de toute part, mais comment leur résister ?
Deux buissons taillés comme des gros bonzaïs. Cette taille permet à l'espace et à la lumière de reprendre ses droits.
Quelques vrais bonzaïs aussi, bien sûr, dont cet érable japonais, prune, sur le gris de l'ardoise.
Les indispensables herbes aromatiques que côtoient les fleurs...
... et pour avoir une approche toute tunisienne, quelques plantes succulentes pour le voyage intérieur.
À côté d'une Ammonite, quelques pierres de l'Inchkeul, un parc naturel près de Bizerte, un de mes endroits favoris en Tunisie...
... la vieille roue du puits devenue sculpture dans un trou d'ombre sous le prunus et entourée de quelques rakus de Jean-Charles, autant de turions de céramique.
Les animaux sont au rendez-vous tous les jours, chats, poules (mais oui), rongeurs, insectes et tant d’oiseaux.
Comme cette tourterelle qui se repose régulièrement sur le pied de la table du jardin.
Le coin farniente... indispensable après le jardinage...
... sans oublier le coin-repas, en été...
Puis, quand au milieu de cet espace adapté à mes aspirations de sagesse, d’introspection et d’amour absolu, vous recevez un ami tel que l’acteur Salim kéchiouche en toute décontraction, ce jardin ne devient-il pas le décor d’un film? D’un Éden de théâtre ?
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Dernièrement je faisais un peu de tri dans mes affaires et je suis tombé une fois de plus sur mon petit cartable d’écolier lorsque je vivais en Tunisie, à Menzel-Bourguiba. Le premier de mes cartables ! Une de mes tantes me l’avait offert. Je me souviens de mon désappointement, car je lui aurais préféré un cartable en cuir. Peu importe, aujourd’hui, sa toile usée, si modeste, a une charge émotionnelle qui vaut tous les cuirs. Il n’est jamais très loin de mon bureau.
À l’intérieur se reposent quelques-uns de mes cahiers d’écolier…
…Cahier français avec tables d'addition, de multiplications, de divisions et de soustraction au verseau...
... jusqu’à la date de l’indépendance où les produits français se raréfient et où les cahiers deviennent arabes...
... avec toujours les tables de mutiplications. Nous les ouvrions à l’envers pour pouvoir écrire avec la marge à gauche.
Quand je pense que nous apprenions de si jolies phrases, que tout nous poussait plus haut et nous familiarisait avec la beauté, la tendresse, le respect. Bref, je ne vais pas m’étaler sur mon désenchantement devant certaines vulgarités et valeurs actuelles.
Dans la foulée, j’ai salué mon ours qui a exactement mon âge, 61 ans, puisqu’il m’a été offert à ma naissance et mon poupon en celluloïd, un peu plus jeune, lui, 58 ans. Bon pied, bon oeil ! Tout cela pour vous dire que si le temps passe, rien ne change des sentiments acquis. La tendresse, les mots simples, sont les choses essentielles pour se diriger tout au long de notre courte vie.
Published by Michel Giliberti - … - Michel Giliberti
Lorsque j’étais à l’école maternelle, à Ferryville, en Tunisie, ma maitresse s’appelait madame Fougère… Ce nom me plaisait beaucoup, il me transportait de plaisir et me donnait matière à rêver. Un jour cette maitresse demanda à maman que je lui fasse des dessins « rien que pour elle ». Je me suis exécuté illico (ma première commande en quelque sorte).
Tout ça pour vous dire que depuis cette époque bénie de l’enfance, j’aime toujours ce nom de sous-bois, ce nom de « Fougère ». Le plus amusant, c’est que les fougères poussent naturellement de toute part dans mon jardin. Je les laisse faire et ne les contrôle pas ; je cours même en acheter d’autres, plus rares, qui palpitent avec elles dans les coins ombrageux sous les cèdres qui rendent la terre acide et noire. Vous voyez, aujourd’hui, j’ai plein de maitresses.
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11 juin, neuf heures et demie, je signe enfin ce tableau… le dernier désormais, jusqu’au prochain. Quand Florian a posé, je n’ai pas réalisé à quel point la mise en image de cette toile étaient liés à un souvenir cruel de mon enfance... Un jeune homme assis, pensif, qui considère ( ou pas ) un bouquet de plumes dont on ignore comment il tient à la verticale ; est-il coincé entre ses cuisses ? Serré dans une main ? En lévitation ?
Peu importe, les années se barrent ; elles me replongent au cœur d’un après-midi de grande chaleur en Tunisie. Le temps est immobile. J’ai quatre ans et demi, je suis accoudé sur le bureau de mes sœurs et je dessine une jeune femme nue. Je suis très appliqué, je vis intensément cet instant, c’est même incroyable comme cet instant est physiquement intense. Maman est à la cuisine, je pars la retrouver… je vais lui raconter...
La calligraphie arabe dit « J’étais si près de l’envol »… cette traduction est à la verticale sous l’accoudoir, près de la main.
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