Les rapports avec la ville de mon adolescence sont complexes à décrire. Aussi, comme toujours lorsque je ne peux rien formuler et que ma muse reste indifférente à mes appels, je laisse ici des extraits de mes romans.
En voici un du tout dernier : « lapeaudumonde.com » parru en juin.
Ce pourrait être la description de certaines de mes nuits quand, dans la chaleur de l’été, ici, là-bas, ou ailleurs, le malheur du monde reste présent sur les écrans comme un mauvais feuilleton.

Il se leva d’un bond, soulagé de récupérer sa mobilité, se rendit à la cuisine, but à même le robinet, se dirigea vers la fenêtre et l’ouvrit pour changer d’air et chasser ce cauchemar qui continuait de le troubler, mais dehors comme à l’intérieur l’air était oppressant. Aucun éclair ne zébrait le ciel de nuit, on y sentait pourtant l’imminence d’un orage. Paris avait des allures de ville tropicale, jusque dans le pas des flâneurs qui découvraient la nonchalance ; ils déambulaient, attirés par cette atmosphère électrique suspendue au moindre souffle, à la moindre goutte d’eau.
Au bout de ces quelques minutes d’absence, Gilles, en sueur, et toujours éprouvé par son cauchemar retourna vers son lit et pour tenter de se calmer et de se rendormir, il mit en marche la télé. Il tomba sur un vieux film allemand en noir et blanc et sous-titré dont les acteurs lui étaient inconnus.
Il se noyait depuis quelques minutes dans l’éclairage dramatique et la mise en scène théâtrale de cette œuvre, quand soudain, sans même vraiment l’avoir décidé, il changea de chaîne et retrouva celle des infos.
On y diffusait un reportage sur les millions de mines antipersonnel qui infestent encore les terres du Mozambique, du Kurdistan irakien et du Cambodge, entre autres. On décrivait le drame de ces pays où les enfants se font piéger méthodiquement alors qu’ils se promènent, s’amusent ou vont travailler et que le hasard qui leur fait poser le pied sur ces engins de malheur leur arrache une jambe.
Une fois de plus on voyait ces familles innocentes et résignées vivre l’horreur au quotidien à attendre que leurs enfants obtiennent un appareillage sérieux, à les regarder marcher tant bien que mal à l’aide de prothèses de fortunes.
Le reportage était angoissant et prenait une résonance toute particulière après son cauchemar... /...

commentaires
vania 16/11/2008 14:38
Michel Giliberti 26/11/2008 15:24
Henri-Pierre 16/07/2008 23:27
Michel Giliberti 22/08/2008 09:16
Phil 06/07/2008 15:55
Michel Giliberti 07/07/2008 10:08
neurhone 06/07/2008 11:14
Michel Giliberti 07/07/2008 10:14
bellelurette 06/07/2008 00:36
Michel Giliberti 06/07/2008 07:08
Nath 06/07/2008 00:09
Michel Giliberti 06/07/2008 07:16
Neurhone 04/07/2008 23:13
Michel Giliberti 05/07/2008 07:11
Maryse 04/07/2008 21:11
Michel Giliberti 05/07/2008 07:14
François 04/07/2008 19:08
Michel Giliberti 04/07/2008 19:41
Chris-Tian Vidal 04/07/2008 18:49
Michel Giliberti 04/07/2008 20:03
*MeL* 04/07/2008 18:45
Michel Giliberti 04/07/2008 20:06
*MeL* 04/07/2008 17:55
Michel Giliberti 04/07/2008 18:03